RAT du RAT, RAT du RAT Novembre 2017
Publié le 13/11/2017

Simone Veil, grande féministe et politicienne française, est décédée le 30 juin dernier. Elle a été la femme de toutes les femmes, certes : elle est connue pour ses positions et l’avancement politique au sujet de l’avortement, lorsqu’elle était ministre de la santé, et pour avoir été la première femme élue au Parlement européen. Mais Simone Veil a aussi été une pionnière au sujet de la toxicomanie, la santé publique et la réduction des risques, notamment et surtout concernant de sida, qui sévissait gravement à l’époque. Elle a, entre autres, imposé la politique dite de « réduction des risques » et la prévention des contaminations (échanges de seringues, produits dits de substitution comme la méthadone).

« La disponibilité des seringues n’est pas une incitation à la consommation, car c’est la disponibilité du produit qui est déterminante. Au contraire, leur accessibilité peut permettre de rapprocher les toxicomanes des acteurs de santé. »

La France est confrontée, dans les années 90, à une montée sans précédent de l’utilisation des drogues depuis les années 70 et s’en trouvait désarmée. Concrètement, Simone Veil a reçu, dès son arrivée au ministère, Médecins du Monde, dont le projet méthadone avait été refusé par l’État. Elle met alors en place un plan gouvernemental de lutte contre la toxicomanie, visant à améliorer l’accès aux soins des toxicomanes. Elle se bat pour faire reconnaître l’utilité de la méthadone, que les autres membres du gouvernement assimilent à une drogue, à une menace. Elle met en œuvre un dispositif d’accueil en hébergement avec délivrance de méthadone, des programmes d’échange de seringues, des boutiques, sans compter les réseaux de médecins généralistes. Elle a supprimé le monopole des pharmaciens sur la vente des seringues et multiplié les lieux d’accueil pour toxicomanes avec le déblocage d’un énorme budget supplémentaire. Elle se pose même la question de la dépénalisation du cannabis, en voyant que les politiques répressives ne fonctionnent pas, mais ne pourra pas mener ses recherches à terme.

« Je ne trie pas les vies à sauver entre les bonnes et les mauvaises ».

En quelques mots, cela résume l’approche humaniste et volontariste du soin de Simone Veil face à la toxicomanie et d’autres maux incompris, mal traités ou mal jugés… Même en Belgique, nous lui devons beaucoup, également dans notre secteur.

Par Lydie De Backer

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Veil

https://tetu.com/2017/07/06/simone-veil-ministre-sante-pendant-hecatombe-sida/

http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/05/simone-veil-pionniere-et-courageuse-dans-le-champ-sanitaire-et-social_5155965_3232.html

http://www.annecoppel.fr/veil-dope-la-lutte-contre-le-sida-chez-les-toxicomanes/