Entre ombre et lumière : les addictions drogues, religions, mondes virtuels. (S’)exclure pour appartenir ? Exclusion sociale, précarité et dépendances : les différentes facettes d’une recherche d’appartenance
MANON BERTHA Anthropologue et assistante de recherche à l’UCLouvain
Leçons politiques des solidarités de quartier. Les Forums de lutte contre la pauvreté et la sécurité sociale populaire.
Je voulais vous raconter une petite histoire. J’ai envie de vous parler de précarité et d’exclusion, mais par un autre bout que tous les récits qui posent la question de la non-intégration au marché du travail et des modalités d’accès à la sécurité sociale publique. Je pense qu’il est pertinent et utile de rappeler qu’il existe des fonctionnements dans lesquels la sécurité sociale (au sens littéral du terme : la sécurité sociologique populaire) est fournie par un tissu dense de relations de voisinage, de parenté et d’affinités interpersonnelles.
Cette forme de solidarité préexistait à notre système d’assistance publique étatique, et existe toujours dans de nombreux quartiers, de nombreux réseaux, de nombreuses familles dans le monde. Nous en sommes venus, aujourd’hui, à ne penser la solidarité qu’au travers du prisme de l’Etat, alors que cette association est relativement récente et que c’est une forme de solidarité parmi d’autres.
L’idée n’est pas de faire un éloge de la solidarité populaire et de comparer sa pertinence, ses failles et ses enjeux à ceux de la solidarité étatique, mais plutôt d’examiner la coexistence, au fil de l’histoire, entre ces deux formes de solidarité. Je voudrais examiner avec vous les leçons qu’on peut en tirer dans le contexte dans lequel nous sommes aujourd’hui.