Entre ombre et lumière: les addictions Drogues, religions, mondes virtuels. Manipulation du désir addictions et libéralisme
SÉBASTIEN ALEXANDRE Sociologue
Cannabis et régulation : voies pénétrables et voix dissonante
En matière de cannabis, la Belgique ne dispose pas d’une politique claire: on évolue entre une très relative tolérance et une illégalité rappelée régulièrement par certaines parties. Par ailleurs, la politique actuelle en matière de cannabis est fortement critiquable notamment par son manque d’efficacité, par son impact sur la santé publique, par son coût en termes budgétaires et humains, ou encore par son impact sur la société en général. Un rapide état des lieux des derniers développements, dont l’arrêté royal de septembre 2017 et la révision de la directive des procureurs en juin 2018, permettra d’éclairer les derniers soubresauts de ce dossier.
Pour rappel, le secteur spécialisé bruxellois recommande une régulation étatique (1) et a minima les cannabis social clubs (2), ce qui implique l’auto-production (3). Néanmoins, il est aussi essentiel, désormais, d’inclure dans la réflexion de nouveaux acteurs, en l’occurrence les magasins de CBD. On peut porter un regard critique à l’égard de cette évolution, critique se voulant tout aussi «à charge» qu’»à décharge», et pouvant porter tout aussi bien sur les autorités et les agences organisant des contrôles très peu en prises avec les réalités, et tout autant sur des magasins dont certains peuvent développer des démarches pour le moins questionnantes.
La mise en place d’un cadre est donc essentielle. C’est ce qui manque, dans la politique cannabis actuelle, en Belgique.
Cannabis et régulation : voies pénétrables et voix dissonante