Entre ombre et lumière: les addictions. Drogues, religions, mondes virtuels. Addiction(s) et consommation(s) ont-elles un genre?
JUSTINE MASSEAUX Educatrice dans l’Aide à la jeunesse et titulaire d’un diplôme de master en anthropologie de l’Université Catholique de Louvainla-Neuve
Genre fort et faible : le basculement social d’une pratique culturelle de consommation, au Cap Vert. Pistes de réflexion transposables au contexte belge
À partir surtout d’un premier terrain ethnographique au Cap-Vert à propos des sociabilités alcoolisés mais aussi d’une expérience de dix ans en tant qu’éducatrice dans un service de première ligne de l’Aide à la Jeunesse, je vais esquisser quelques pistes de réflexion autour du genre et du boire alcoolisé.
Mes observations se concentrent dans les milieux urbains des îles de Santiago (au Sud de l’archipel) et São Vicente (au Nord). Le Cap-Vert est un archipel de dix îles dont neuf sont peuplées. Situé à environ 500 km des côtes sénégalaises, il s’agit d’une ancienne colonie de la Couronne du Portugal (XVième) qui a gagné son indépendance en 1975. Son histoire est marquée par l’esclavage, les sécheresses, les famines et l’occupation coloniale. La langue officielle est le portugais mais la langue créole (déclinée dans chaque île) est usitée en milieu urbain comme rural. Les données exposées ont été récoltées à Mindelo (São Vicente) et surtout à Praia (la capitale) et Pedra Badejo – dans la municipalité de Santa Cruz (26 276 résidents en 2016 dont 60,3% sont est en situation de pauvreté –, villes de Santiago et où j’ai mené principalement un terrain de trois mois à l’été 2019 dans le cadre du master en anthropologie de l’UCLouvain.
Pour cette présentation, j’ai concentré mes observations sur les pratiques et discours relatifs à la consommation de l’alcool national le grog (eau-devie de jus de canne à sucre) et des bières pils, portugaises (Super Bock et Sagres) et capverdienne (Strela).