RAT du RAT, RAT du RAT Septembre 2016
Publié le 14/09/2016

Dans l’article du mois d’octobre 2015 intitulé « L’autoroute du soleil ! », nous vous avions présenté les CSAPA du sud de la France, ainsi que les échanges que nous avions eu avec leurs différents travailleurs, ici à Bruxelles.

Dans l’idée de poursuivre la réflexion autour de la prise en charge des UPDA en médecine générale en France, nous avons répondu à un appel à projet de la CoCoF pour lequel nous avons reçu une réponse favorable.

Nous (Virginie et Alexandra) voici donc parties dans le sud du 6 au 11 juin ! Et ce voyage ne fut pas de tout repos!

Nous avons débarqué et nous sommes installées à Montpellier le 6 juin.

Le lendemain, nous avons passé la journée à Nîmes avec l’équipe du CSAPA (lieu d’accueil et de soins) et du CAARUD (accueil et réduction des risques).

Le 8 juin, c’est entre Béziers et Narbonne que nous avons partagé notre temps, à la rencontre des professionnels.

Le 9 juin, nous avons clôturé nos visites de centres par Montpellier sous un soleil de plomb !

Et enfin le 10 juin, dernière journée complète de notre voyage, nous avons mis en commun nos notes et impressions respectives*.

Fin du périple : le 11 juin, nous reprenions l’avion pour Bruxelles.

Nous avons constaté, au fil des rencontres et discussions, que les pratiques de consommations en France sont celles qu’on rencontrait en Belgique il y a 20 ans. L’injection est très courante, les produits consommés sont dévastateurs, et la création des CAARUD, les services spécifiquement de RdR, n’ont vu le jour qu’en 2007 alors que la loi de 1970 pénalisant l’usage de drogues était toujours en vigueur.

Le cadre légal français prévoit actuellement la prise en charge des usagers de drogues et la primo-prescription dans les CSAPA. À la différence de la Belgique, qui subsidie des institutions par missions spécifiques, ces centres remplissent actuellement toutes les missions, de l’accueil au soin en passant par la RdR, et ce en pratiquant le bas seuil d’accès. La place du médecin généraliste de ville semble aujourd’hui difficile à intégrer dans cette configuration.

Un autre fait nous a sauté aux yeux : les dispositifs d’accueil et de soins tels que présentés aujourd’hui font l’impasse sur toute une frange de la population « non précaire », mais néanmoins présente. Il s’agit des travailleurs, personnes à charge de familles, qui ne peuvent pas fréquenter les CSAPA pour des questions d’horaires, ou ne veulent pas se mélanger à un public « de rue ».

Notre intention, ainsi que celle des personnes rencontrées sur place, est de poursuivre la réflexion à travers d’autres rencontres, notamment avec des médecins de ville français, qui pourraient prendre la forme de modules où les pratiques pourraient êtres mises en commun, et les différents acteurs présents autours des questions d’usages de drogues dans les villes pourraient être mis autour d’une même table.

Par Alexandra Al Haffar

* Le rapport de mission rédigé pour la CoCoF est disponible sur demande.