Cette année plus encore que les autres, nous avons souhaité faire de ce moment particulier et intense de notre colloque qu’est le « lunch médecin », moment qui réunit nombre de membres du RAT mais aussi des collègues que nous n’avons que rarement l’occasion de rencontrer, le lieu d’évoquer ensemble un débat qui traverse la médecine générale.

On peut dire sans risquer de se tromper que, depuis de longues années, la médecine générale est en mutation lente mais constante. L’image typique, obsolète, du généraliste telle qu’elle se profilait il y a une trentaine d’années est devenue aujourd’hui radicalement différente. Certaines pratiques solo, où le médecin est toujours disponible, courantes encore il y a une ou deux dizaines d’années, sont appelées à disparaitre peu à peu dans les années qui viennent, au bénéfice d’un partage du temps de travail plus harmonieux entre vie professionnelle et vie privée, privilégié par les jeunes confrères.

Mais cette mutation ne se réalise pas simplement : la pénurie de plus en plus évidente de jeunes collègues, la reconnaissance de plus en plus claire de l’importance du rôle que la première ligne de soin est appelée à remplir, l’impossibilité pour les médecins de tout savoir dans tous les domaines et d’être sur tous les fronts, tout cela nous conduit régulièrement à la question du soutien à apporter à cette première ligne de soin. Ce que d’aucuns ont choisi de nommer, dans un souci de planification et de représentation d’un modèle, la ligne 1.5. Pas la seconde ligne qui est spécialisée, mais pas non plus la première ligne qui ne l’est pas. Un peu des deux, un peu entre les deux.

Cette ligne 1.5 est composée de structures diverses, mais qui toutes ont en commun de travailler « en/avec réseau » plutôt qu’en institution cloisonnée. Il s’agit de structures qui n’agissent pas seules et dont l’objectif est de se mettre au service des médecins généralistes pour les soutenir dans les tâches complexes qui leur posent problème, qui demandent trop de temps ou des connaissances trop spécifiques, et ce afin de leur permettre de remplir plus efficacement leurs missions.

Pour réfléchir à cela avec vous, nous avons invité au lunch médecin cinq structures différentes, qui à ce jour sont les embryons de cette « ligne 1.5 », opérant dans des champs cliniques différents, selon des modèles de travail différents, à venir présenter leur modèle d’intervention.

Il y aura là le RAT et le Réseau Hépatite C bien entendu, mais aussi un service de soins palliatifs (Sémiramis), le RMLB et le SMES. Leurs représentants répondront à cinq questions, qui doivent nous permettre de comprendre leurs organisations et histoires diverses, leurs raisons d’exister, leurs facilités, plaisirs et difficultés de fonctionnement, la nature et la qualité du soutien qu’ils apportent, leur difficultés, leurs questions,…

Dans le public, un confrère de la FAMGB viendra représenter les attentes des médecins généralistes telles qu’elles sont perçues dans la fédération.

Gageons qu’il y aura beaucoup de choses à échanger ce jour-là, pour construire en rêve l’avenir radieux de notre profession.

 

Par Claire Rémy